Dans le monde de la musculation, une question divise encore : le cardio empêche-t-il vraiment de prendre de la masse ? Pour certains, courir ou pédaler régulièrement réduirait les gains musculaires. Pour d’autres, c’est un complément indispensable. La vérité se situe, comme souvent, entre les deux.
Pourquoi le cardio a mauvaise réputation en prise de masse
Le principal reproche adressé au cardio tient au fait qu’il puise dans les réserves énergétiques nécessaires à la musculation. Trop d’endurance longue et intense peut réduire le stock de glycogène, fatiguer l’organisme et limiter les performances à la salle. S’ajoute la crainte du catabolisme musculaire : lorsque l’effort se prolonge, le corps peut utiliser les acides aminés comme carburant, au détriment de l’hypertrophie.
Enfin, le principe de la « priorité d’adaptation » joue un rôle clé. Le corps s’adapte en fonction des sollicitations qu’on lui impose. Si le volume de cardio est trop important, l’organisme privilégie l’endurance, ce qui peut se faire au détriment de la force et de la masse musculaire.
Les bénéfices souvent sous-estimés du cardio
Pourtant, le cardio n’est pas l’ennemi de la prise de masse. Bien intégré, il apporte de réels avantages. D’abord, il améliore la circulation sanguine, ce qui favorise l’apport en nutriments et l’évacuation des déchets métaboliques. Autrement dit, il accélère la récupération.
Il contribue aussi à une meilleure santé cardiovasculaire. Prendre de la masse sans entretenir le cœur et les poumons n’a pas beaucoup de sens sur le long terme. Le cardio permet également d’augmenter la capacité de travail : un athlète qui dispose d’une bonne base d’endurance peut encaisser plus de séries, plus de volume, et progresser plus vite. Enfin, en période de surplus calorique, il aide à contrôler la prise de gras, un problème fréquent lors d’une phase de prise de masse.
Trouver le bon équilibre
Tout est une question de dosage. Deux à trois séances de cardio par semaine suffisent largement. Inutile d’y passer des heures : 20 à 40 minutes par séance, à intensité modérée, apportent déjà de réels bénéfices.
Le moment choisi a également son importance. Placer une longue sortie de course juste avant un entraînement de musculation risque d’entamer les performances. Mieux vaut privilégier le cardio après la séance, ou sur un jour séparé. Quant au type de cardio, le choix dépend des objectifs : un travail doux (marche rapide, vélo, rameur) soutient la récupération, tandis que des séances courtes et intenses (intervalles, sprints) stimulent la condition physique sans nuire à la masse musculaire.
Mythe ou réalité ?
Le verdict est clair : le cardio n’empêche pas la prise de masse. Ce qui nuit à la progression, c’est l’excès ou la mauvaise programmation. Intégré intelligemment, il devient même un allié.
La musculation reste la priorité lorsqu’on cherche à gagner en volume, mais le cardio améliore la récupération, soutient la santé et augmente la performance globale. Autrement dit, il ne détruit pas vos muscles, il contribue à les valoriser.
En résumé
Le débat « cardio contre musculation » est surtout une affaire de nuance. Loin d’être antagonistes, les deux disciplines se complètent. Un sportif qui bâtit sa masse musculaire tout en entretenant son endurance construit un corps non seulement esthétique, mais aussi fonctionnel et résilient.